Le chemin des moines... de Durbon!
Le soleil daigne enfin pénétrer dans le Rioufroid … c’est une bien bonne idée et c’est surtout le moment, alors qu’un brin de douceur s’installe, de rendre visite aux dernières chandelles de glace qui ornent les Gorges…
Ces chandelles ne sont pas sans me rappeler, tant par la couleur, que par la forme, l’effet de la cire qui coule des bougies allumées lors des veillées montagnardes dans les cabanes d’alpages
Bien que situé dans les Hautes-Alpes, elles appartiennent de cœur à Lus ! Chemin du silence, déjà emprunté par les moines de « Durbon ». Seul le ruisseau anime le lieu, et prend déjà sa teinte dorée en musardant dans les replats, pour réchauffer son eau de neige, tout droit descendue du Garnesier et de Chamousset.
Mais gare aux chutes de pierres, empilées comme des assiettes ocre jaune. Des blocs s’affalent dans un bruit sourd sous l’effet des coups de chaud.
C’est un mélange de douceur et de courant d’air, d’odeur froide de neige où acre des feuilles qui ont passé cinq mois sous la neige. Les cervidés ont laissé des traces fraiches, entre fortes pentes et bords du ruisseau.
Tout l’hiver cet antre est resté isolé du monde, reclus,
pour renaitre cette fin mars !
Magie du lieu... de l'espace, du détail, de l'air que l'on y respire
Comme emportées par le vent, et prisonnières des branches, des écharpes de neige
dansent encore au gré des courant d'air pour quelques jours encore
et sous l'oeil des monstres du RIOUFROID ...
La matière devient image abstraite, elle interpelle et sublime l'insignifiant